ÉQUATORIENNE (CÔTE)

ÉQUATORIENNE (CÔTE)

ÉQUATORIENNE CÔTE

Sur une largeur variant de 25 à 200 kilomètres, la région occidentale (70 000 km²) de l’Équateur se compose de plusieurs ensembles de plaines et de collines. Au centre, le bassin du Guayas occupe une vaste plaine alluviale parcourue par trois ríos (Daule, Vinces, Caracol) d’orientation méridienne, qui se réunissent pour former le Guayas. L’originalité de la région provient de la diversité des paysages due à des variations climatiques tranchées. En moins de 600 kilomètres, on passe, du sud au nord, du milieu subaride au milieu équatorial, avec une augmentation des précipitations à mesure que l’on s’avance vers le nord et vers la Sierra.

Occupée très tôt par des populations précolombiennes, la côte, très insalubre, n’attira guère les conquérants espagnols jusqu’au milieu du XIX^e siècle. Elle connut un faible peuplement et une occupation du sol très réduite. En revanche, sa mise en valeur contemporaine a transformé de vastes secteurs forestiers en plantations de cacao, puis de café et de bananes accompagnées de rizières et d’élevage bovin.

L’exploitation de la côte, fondée sur les productions tropicales destinées à l’exportation, dépend beaucoup des marchés extérieurs. Les grandes haciendas traditionnelles, situées le long du fleuve, furent d’abord prospères grâce au cacao, puis, en réponse à la demande étrangère, elles se livrèrent à la monoculture du café, du riz et, surtout depuis 1950, de la banane. Celle-ci a suscité des défrichements intenses dans de nouveaux secteurs reliés par route au grand port côtier puis à la Sierra. La région de la Côte a diversifié ses productions.

Dans le bassin du Guayas, au-delà de la zone du delta encombré d’îles à palétuviers, s’étendent de vastes savanes couvertes de rizières qui ont connu depuis la fin des années 1970 un essor remarquable. Un peu plus au nord, les terrasses bien drainées le long des fleuves portent des cultures arbustives (cacao, café, canne à sucre et banane). Cette dernière prédomine sur les collines septentrionales de Quevedo. Cette petite ville ainsi que celles de Babahoyo et Vinces centralisent les produits agricoles de leur région. La population y augmente suivant un rythme spectaculaire.

L’étroite frange côtière méridionale s’est également développée en fonction du cacao, et surtout de la banane, autour de Machala et de son port, Puerto Bolívar. Au sud-ouest de la plaine du Guayas, le caractère aride s’accentue fortement et ne permet qu’une exploitation du sol très discontinue (coton). Le littoral s’est lancé dans l’aquaculture, qui connaît un véritable essor. Les conditions climatiques permettent de produire et de récolter des crevettes toute l’année. Les zones littorales se sont transformées en vastes bassins d’élevage où chaque mètre cube est à haute valeur ajoutée.

Le Manabí, au centre du littoral de la région occidentale, a connu une mise en valeur ancienne. En effet, collines sèches et vallées irriguées ont fixé de fortes densités de population dès l’époque précolombienne. Surpeuplé, le Manabí est une région d’émigration vers les plantations du Guayas et de Los Ríos. À côté d’une polyculture vivrière, on trouve de petites exploitations de café dans les collines autour de Jipijapa et des plantations de fruits et de bananes dans les vallées. Le barrage de Poza Honda a créé une réserve d’eau pour pallier l’irrégularité des précipitations. Toutefois, pour compléter les eaux insuffisantes de ce barrage, des travaux sont en cours pour transférer l’eau du Daule vers le Manabí à travers des canalisations parfois construites sous les collines. La ville de Portoviejo et le port de Manta animent et desservent cette région.

En revanche, les régions forestières septentrionales, encore insalubres, sont très faiblement touchées par le dynamisme de la Côte et de Guayaquil en particulier. Le secteur de Santo Domingo doit à la proximité de Quito plus qu’à la colonisation officielle d’être devenu une zone bananière, mais il cherche à diversifier ses productions. La vallée d’Esmeraldas, longtemps isolée et autrefois refuge des esclaves noirs, possède quelques plantations. Le port de Balao-Esmeraldas est devenu, en 1972, le point d’aboutissement de l’oléoduc transéquatorien. Partout ailleurs, ce sont de vastes forêts dont les bois sont mal exploités, peuplées seulement de quelques Indiens (Cayapas et Colorados).

La Côte est devenue la région la plus dynamique du pays par ses productions destinées au commerce extérieur. Grande région bananière (2 500 000 t d’exportation en 1992), a également produit en 1989 82 880 tonnes de cacao, 129 309 tonnes de café, et exporté en 1990 plus de 57 000 tonnes de crevettes. Depuis la fin des années 1970 se sont également développées les plantations de coton, de fruits, de palmiers à huile, d’abaca (fibres), d’oléagineux comme le soja et l’arachide. Son peuplement, réalisé au détriment de la Sierra, assure une meilleure distribution de la population nationale.

Encyclopédie Universelle. 2012.